Alcatel-Lucent
La politique de restructuration conduite par le groupe Alcatel depuis sa fusion avec Lucent s’est poursuivie avec son recentrage sur son cœur métier de télécommunications civiles. Les besoins en cash du nouveau groupe le conduiront en 2007 à céder à Thales ses activités industrielles dans le domaine de la défense.
Alsthom
Alsthom a souffert des restructurations du secteur de la construction navale et de la réduction des mises en chantier dans le domaine des navires militaires. La décision de mise en chantier du futur porte avions français n’est toujours pas prise. Si elle se fait, elle pourrait redonner de l’activité à Alsthom.
En 2006, Alsthom a cédé au chantier norvégien Aker yards sa participation dans les Chantiers de l’Atlantique, sortant ainsi du domaine de la construction navale. Aujourd’hui, les chantiers navals sud-coréens STX Shipbuilding ont pris le contrôle du norvégien Aker Yards.
A ce jour, l’activité du chantier dans le domaine de la défense est pratiquement nulle.
Dassault Aviation
Entreprise de haute technologie s’il en est, Dassault Aviation doit faire face, dans le domaine des avions d’armes, à une concurrence US extrêmement dure.
DCNS
Depuis plusieurs années l’entreprise a mis en chantier un processus de migration vers un statut privatisé. Entamé avec la création de filiales de droit privé, comme DCN International et DCN Log, il s’est poursuivi par la création de DCNS et le rapprochement avec Thales qui sont aujourd’hui achevés. Début 2007, Thales a acquis 25 % du capital du constructeur naval.
Très fortement impacté par la réduction des constructions navales militaires, DCNS n’a maintenu son activité que grâce aux programmes de l’Etat français. L’entreprise emploie aujourd’hui 13 300 personnes dont 7 000 ouvriers d’état et 6 300 salariés de droit privé.
EADS
Leader mondial quasi incontesté dans les domaines aéronautique et spatial civil, EADS l’est également dans le domaine militaire à travers des programmes hélicoptères, Tigre et NH90, les programmes avion, A400M et Eurofighter, ainsi que dans le domaine des lanceurs militaires et des missiles, le programme A400M,
Le pôle défense représentait, en 2008, 22 700 salariés et un chiffre d’affaire de 5.7 G€, en progression par rapport à 2007.
Nexter (ex GIAT)
Nexter est depuis décembre 2006 le nouveau nom de GIAT Industries. Après plusieurs restructurations, chacune d’entre elles devant être la dernière, le Nexter est passé de plus de 15 000 salariés à moins de 3 000 en 2008. Une catastrophe sociale dans laquelle l’Etat français a englouti une fortune. Mais il semble que l’entreprise ait enfin atteint une situation plus sereine. En 2008, Nexter a réalisé un Chiffre d’Affaire total de 580 M€ et a retrouvé des critères de rentabilité normaux.
Les différentes restructurations ont conduit l’entreprise à abandonner toute une série de fabrications pour se concentrer sur deux modèles de blindé, diverses pièces d’artillerie et toute une série de munitions. Rappelons que le marché du char de combat est en très forte régression, induisant une très importante restructuration industrielle du secteur.
Safran (Sagem + SNECMA)
Le Groupe Safran est issu de la fusion entre Sagem et SNECMA, le premier industriel privé, le second de droit privé mais avec une forte présence étatique au capital.
Le groupe comporte, au 31 décembre 2008, 54 500 salariés dont 41 600 en Europe. Le groupe est organisé en trois branches d’activité : propulsion aéronautique et spatiale, équipements aéronautiques, défense et sécurité. La branche défense et sécurité représente, pour 2008, un Chiffre d’Affaires de 1,65 G€ et regroupe un effectif de 9 617 salariés. Les deux grosses entreprises de la branche défense et sécurité sont Sagem, 5 900 salariés, et Sagem Sécurité, 4 000 salariés, dont une partie seulement travaille pour la défense.
MBDA
MBDA est une filiale de EADS, de BAE Systems et de Finmeccanica. Elle est consolidée à 37.5 % dans le pôle défense d’EADS. MBDA est leader européen dans la conception et la production de missiles et l’un des acteurs du complexe militaro-industriel français. L’entreprise réalise, pour 2008, un chiffre d’affaire de 2.9 G€, et représente 9 700 salariés.
L’année 2008 a vu la poursuite du développement du programme Aster, avec plusieurs tirs de test réussis, ainsi que celui du SCALP naval. L’entreprise a également conclu de nombreux contrats à l’exportation (Milan, Exocet, VL Mica).
Onera
Premier acteur français de la R&T aéronautique, spatiale et de défense, l’Office national d’études et recherches aérospatiales compte 2 000 salariés, dont 1 500 chercheurs et 230 doctorants, ingénieurs et techniciens, répartis sur huit sites en France.
L’Onera est un Etablissement Public Industriel et Commercial, EPIC disposant de 188 M€ de budget dont 57% contractualisés. C’est le 1er parc européen de souffleries.
Thales
Le groupe a poursuivi son processus d’internationalisation croissante. Ainsi, entre 1997 et 2008, soit en un peu plus de dix ans, les effectifs hors de France sont passés de moins de 30 % à près de la moitié des effectifs du Groupe. Cette mutation s’est faite par croissance externe et pratiquement à effectif global constant, entraînant des destructions d’emploi dans les pays où le groupe était présent de longue date. Les deux principaux pays où Thales a été destructeur d’emploi sont la France et le Royaume Uni.
La mutation technologique du Groupe Thales se poursuit également avec ses conséquences habituelles :
– des restructurations destructrices d’emploi,
– des métiers en évolution : la fabrication d’équipements est délaissée au profit de l’intégration de sous-ensembles sous-traités,
– des populations sacrifiées : les administratifs en premier lieu, les techniciens et les personnels de production en second lieu.
La fin de l’année 2006 a été particulièrement marquante pour Thales au plan organisationnel puisqu’elle a vu la conclusion de deux accords majeurs, tous deux mis en œuvre courant 2007 :
– l’accord avec le constructeur naval militaire DCNS et l’Etat français permet à Thales de devenir l’actionnaire et le partenaire privé de référence de DCNS, l’un des principaux et des plus compétents acteurs mondiaux de l’industrie navale militaire,
– l’accord conclu avec Alcatel-Lucent qui donne à Thales une position de premier plan mondial dans les systèmes de sécurité pour transports terrestres et dans le domaine spatial.
La fin de 2008 a vu la vente par le groupe Alcatel-Lucent de sa participation au capital de Thales à Dassault Aviation, qui devient ainsi l’actionnaire industriel de référence du Groupe Thales, l’Etat français restant par ailleurs le principal actionnaire de Thales.
M-A Marcantoni