Rappel de la situation
Le protocole de Kyoto impose une cible de baisse de 8% de ses émissions de CO2 à l’Europe quand, dans le même temps, l’UE ne représente que 6% des émissions mondiales et la France 1,2%.
Les USA par exemple, n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto alors que l’Américain moyen émet 2,3 fois la quantité de CO2 d’un Européen.
Pour encourager « les premiers de la classe » en termes d’émissions, l’Union européenne a décidé la mise en place d’une bourse dans laquelle on peut vendre et même acheter des droits d’émission de CO2 !
Ce système est connu sous le nom de ETS (Emissions Trading Scheme).
Cependant, ce système ne concerne que 46% des émissions, si bien qu’il est particulièrement inéquitable.
De plus, il ne tient pas compte des efforts faits par les industriels vertueux dans les années qui ont précédé sa mise en place, si bien qu’il défavorise ces derniers.
Enfin, le protocole de Kyoto ne satisfait pas les écologistes les plus durs et on parle déjà d’un Kyoto II qui serait encore plus sévère mais pourrait ne pas concerner le Canada par exemple qui compte se retirer, trouvant déjà Kyoto I, trop contraignant.
Conséquences du protocole de Kyoto
La production d’acier est concernée par Kyoto alors que des concurrents de l’acier ne sont pas visés, créant une distorsion de concurrence.
Si on ajoute à cela, la distorsion entre les pays sous le régime de Kyoto et ceux qui n’y sont pas, la situation devient critique.
La sidérurgie paie le tribu du CO2 à double titre, d’une part, elle est soumise aux quotas de CO2 pour sa production, mais elle voit le coût de l’énergie qu’elle utilise augmenter car ses fournisseurs, eux aussi, sont soumis au protocole de Kyoto. Nous en arriverons ainsi à ce qui risque d’arriver : la volonté de délocalisation d’Arcelor Mittal qui souhaite se garantir à la fois de meilleures marges de profit et une plus grande souplesse réglementaire en s’installant dans des pays plus complaisants en termes d’environnement.
La position de la CFTC
Chercher la complaisance environnementale à des seules fins de profit n’est pas moral.
Toutefois, nous nous devons de regarder la situation en face. La distorsion de concurrence qui nous est imposée est insoutenable dans le long terme. En conséquence