La CFTC, avec l’intersyndicale du groupe GMD, un des plus gros équipementiers automobiles français (1825 salariés en France), déplore le manque de transparence concernant le projet de reprise du groupe GMD.
Les syndicats ont malgré tout appris, lors d’une réunion le 14 février à Bercy, que la cession du groupe GMD devait être finalisée dans les prochaine semaines, « la majorité des banques soutenant désormais l’accord de principe ». Les difficultés actuelles résident essentiellement « dans la restructuration de la dette, tant sur le plan financier que juridique. »
« Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup »
L’acquisition par Montyon Capital est toujours d’actualité. Mais face au manque de transparence, les syndicats demandent une réunion en urgence avec les différentes parties prenantes, notamment le repreneur potentiel, le CIRI, Stellantis et Renault. « Malgré nos interrogations insistantes, le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) a refusé de nous révéler les intentions du repreneur en matière d’emploi, d’organisation industrielle et de projets futurs ». Or « les salariés ont le droit de savoir ce que cette cession implique en termes de maintien des emplois, de stratégie industrielle et de pérennité des sites en France ».
Le 14 novembre dernier, les salariés avaient débrayé sur l’ensemble des sites pour montrer leur inquiétude concernant la vente du groupe GMD à Montyon Capital.
Malgré leurs demandes, ils n’avaient obtenu aucune information sur le projet social et industriel de ce potentiel repreneur, et sur l’avenir des usines et des emplois.
Ils mettaient notamment en cause deux constructeurs, Stellantis et Renault, « qui ne donnent plus de nouvelles pièces à fabriquer dans les sites français, ce qui provoque du chômage, des pertes de chiffres d’affaires et en demandant toujours des baisses ». Sans oublier l’Etat « complice », « car en étant actionnaire de Renault, il perçoit des dividendes sans se préoccuper d’où viennent les profits ! »
GMD a un pôle fonderie (connu sous la marque Eurocast), qui produit des grosses pièces en aluminium pour les secteurs automobiles et poids lourds. Il a également un pôle plasturgie à travers la marque Eurostyle Systems (pièces d’habillage pour l’intérieur des véhicules).
Noureddine Kaabeche, coordinateur syndical pour la CFTC, en poste chez Eurocast à Reyrieux, dans l’Ain, témoigne de l’inquiétude de tous les salariés, qui subissent par ailleurs des périodes d’activité partielle de longue durée (APLD). Pourtant les sites GMD qui produisent à l’étranger ont du travail : « ils sont en fait devenus nos concurrents » regrettait récemment le représentant de la CFTC.
Lire ci-dessous le Communiqué de presse de l'intersyndicale
